Premiers romans de la Rentrée littéraire 2023
« Aujourd'hui, vous m'avez rasé le crâne, vous m'avez marquée au fer rouge et maintenant vous m'insultez comme une chienne. Mais vous ne me détruirez pas. Vous n'aurez pas cette étincelle qui me pousse à continuer, envers et contre tout. Car, aujourd'hui, encore plus qu'hier, je suis forte d'un trésor inestimable. Un trésor que beaucoup d'entre vous passerez toute une vie à chercher et n'obtiendrez jamais. J'ai aimé. Et j'ai été aimée. »Le 16 août 1944, à Chartres, le photographe Robert Capa a immortalisé une femme, tondue, le visage incliné vers son nourrisson, conspuée par la foule.Dans un roman bouleversant qui s'inspire de ce cliché, Julie Héraclès retrace la vie de cette femme libre, Simone, au tempérament incandescent.
30 prêts - 60 mois
Meilleur roman anglophone - Palmarès 2023 du magazine Transfuge
« Tel est le premier paradoxe de Las Vegas : l'hôtel-casino de luxe Positano était le coeur battant de l'euphorie du vendredi soir, et c'était notre aussi notre chez-nous. Érigé en plein centre du Strip, la ville s'enroulait tout autour en une spirale concentrique où se côtoyaient la magie et la banalité, boîtes de strip-tease et résidences d'étudiants, stands de tir et magasins Walmart, pistes d'atterrissage pour jets privés et arrêts de bus menant à de lointaines banlieues plongées dans le silence et le désespoir. Impossible pour nous d'expliquer ce qui s'est passé le soir de l'incendie sans poser d'abord ce fait établi, à savoir qu'une ville peut être à la fois fiction et réalité, paradis et vrai lieu de vie. Nous tous ici devons en prendre la mesure, tôt ou tard. »
À la croisée des univers de Tom Wolfe, de David Foster Wallace et de Jonathan Franzen, Dario Diofebi compose un grand roman américain, récit hors norme et plongée au coeur de Las Vegas à la rencontre de l'Amérique, ses rêves les plus fous et ses revers de fortune. La naissance d'un écrivain prodige.
" Un premier roman d'une ambition folle et truffé de passages géniaux." Lire-Magazine Littéraire
30 prêts - 120 mois
Isor n'est pas comme les autres. Une existence en huis clos s'est construite autour de cette petite fille mutique rejetant les normes. Puis un jour, elle rencontre Lucien, un voisin septuagénaire. Entre ces âmes farouches, l'alchimie opère immédiatement. Quelques années plus tard, lorsqu'un accident vient bouleverser la vie qu'ils s'étaient inventée, Isor s'enfuit. En chemin, elle va enfin rencontrer un monde assez vaste pour elle.
La Colère et l'Envie est le portrait d'une enfant qui n'entre pas dans
les cases. C'est une histoire d'amour éruptive, d'émancipation et de réconciliation. Alice Renard impose une voix d'une incroyable maturité ; sa plume maîtrisée sculpte le silence et nous éblouit.
30 prêts - 2190 jours
"En quelques trimestres j'avais tourné casaque. Les Français m'évitaient, avertis par leurs parents des risques de mauvaise influence qu'ils couraient à me fréquenter. Pire, mes bulletins scolaires, ombre bien obscure, me qualifiaient de décadent et d'insolent. Devenu inapte à représenter ma classe, je laissai les professeurs m'achever lors du dernier conseil de l'année. On comparait mon apogée scolaire à la Renaissance ; un bon souvenir qui ne reviendrait jamais."
Placé à l'Aide sociale à l'enfance dès son plus jeune âge, Skander est un garçon curieux de tout, passionné par la lecture. Mais son destin bascule lorsqu'il atterrit à Courseine, en banlieue parisienne, chez la redoutable Madame Khadija. Au collège, il est entraîné malgré lui par les jeunes du Grand Quartier, qui abolissent sa boussole morale. La rue devient son royaume, et l'éloigne chaque jour davantage de ses rêves d'enfant...
Avec Les conditions idéales, Mokhtar Amoudi signe un roman d'apprentissage au charme irrésistible.
25 prêts - 3650 jours
Dans le Paris des Trente Glorieuses, une enfant assiste aux réunions des femmes de la famille organisées au domicile de sa mère, Lucie, dans un immeuble haussmannien. On parle chiffons et on s’échange les potins du jour. L’ambiance est joyeuse. Plus agitée, aussi, quand il s’agit d’évoquer, à mots voilés, le passé de Lucie, ce grand amour qu’elle aurait connu, pendant la Seconde Guerre mondiale, avant de se remarier.
Qui est Lucie ? Qu’a-t-elle fait précisément, avant ?
De fil en aiguille, perçant les mensonges et les non-dits de cette mère énigmatique, l’enfant, devenue adulte et historienne de profession, met à nu la part d’ombre de Lucie et de toute une partie de sa famille. Les masques tombent, et l’histoire de cette femme, collaboratrice zélée, en France, sous l’Occupation, se révèle en plein, à l’image d’un passé collectif dont on n’a, aujourd’hui encore, pas fini de faire l’inventaire. La Propagandiste jette un regard sans concession sur la France de la collaboration et son empreinte sur notre mémoire collective.
Née à Paris en 1957, Cécile Desprairies est germaniste et historienne de l’Occupation en France. Elle a publié de nombreux ouvrages sur les images de propagande, les lieux et les lois de cette période, notamment Paris dans la collaboration (Seuil, 2009). La Propagandiste est son premier roman.
30 prêts - 2190 jours
"Dans le miroir de la salle de bains, elle se dévisage, et se voit telle que les amis d'Étienne vont la voir : une fille fade et gauche, une fille qu'il a choisie parce qu'elle ne risque pas de lui faire de l'ombre."
Un soir de canicule, en août à Paris, deux couples se rejoignent pour dîner. La soirée aura lieu chez Étienne. Claudia, sa compagne, d'une timidité maladive, a cuisiné toute la journée pour masquer son appréhension. Johar et Rémi, leurs invités, n'ont pas l'esprit tranquille non plus. Autour de la table, les uns nourrissent des intentions cachées tandis que les autres font tout pour garder leurs secrets. L'odeur épicée d'un curry, une veste qui glisse d'un fauteuil, il suffit d'un rien pour que tout bascule.
Avec ce huis-clos renversant, Cécile Tlili interroge la place des femmes dans la société et tisse, avec délicatesse, une ode à l'émancipation et à la liberté.
30 prêts - 60 mois
Ce livre est un choc, une violence faite au corps que l'époque terrasse. Un roman entre tragédie et conte d'amour - Vous plait-il d'entendre un beau conte d'amour et de mort ? -, porté par une langue puissante, une dramaturgie épique, un rythme cinématographique, des personnages inoubliables.
L'histoire de Jeanne et Nathan est celle d'un réel que l'addiction met à distance, qu'elle rend supportable ou transcende en le falsifiant. Réunis, ils s'inventent un monde, une destination, un rêve de bonheur. Leur romantisme c'est l'amour fou de Tristan et Iseut ; leur échappatoire celle des enfants perdus de Peter Pan. Un envol.
30 prêts - 2555 jours
"Ce geste ne disait rien du désir de Bertrand, dont elle ne savait pas grand-chose, mais il parlait du jeune homme consciencieux qu'il était, de ceux qui avaient bien noté que les experts considéraient le rapport matinier, en ce qu'il rompait la chasteté de la nuit, comme le meilleur pour le métabolisme. Laetitia voyait que son amoureux mettait un point d'honneur à suivre les recommandations officielles et qu'il baisait donc équilibré, ne s'autorisant que peu d'écarts."
Dans ce monde où la place du sexe et celle de la nourriture sont inversées, le sexe rythme les journées de tous, tandis que la nourriture est une affaire de l'intime, d'amants, qu'il faut taire et qui fait rougir.
Véritable expérience de lecture, Dès que sa bouche fut pleine est aussi un premier roman initiatique, l'histoire d'une jeune femme entraînée malgré elle par son désir, un désir défendu qu'elle va transformer en une force intime capable de la protéger contre toutes les formes d'aliénation. D'ailleurs, le désir et l'appétit sont-ils vraiment si différents ?
25 prêts - 3650 jours
" Enfin un roman qui ne vous plombe pas le moral, vous fait sourire [...] La réussite est totale, le plaisir aussi [...] BRAVO ! " Gérard Collard, La Griffe noire
Pour réparer l'injustice, a-t-on le droit à l'imposture ?
Jeune, intelligente, Nadia a toutes les compétences pour réussir. Il ne lui manque qu'un diplôme pour en attester et lui ouvrir les portes d'un avenir meilleur. Conquête pour certains, droit inné pour d'autres, ce sésame agit ici comme le révélateur d'un vaste mensonge érigé en système. Guillaume, prof de banlieue désabusé, va lui en offrir les clés. Mais si le mérite se monnaie au même titre que le sexe, le pouvoir et les idéaux, quel est le prix à payer?
Amaury Barthet orchestre le récit d'une revanche à double tranchant, mêlant critique sociale et fable philosophique. Un premier roman dérangeant, cruel et drôle qui dénonce les faux-semblants de la société.
Sélectionné pour le Prix des Deux Magots.
Sélectionné pour le Prix Stanislas.
" [Un roman] d'une redoutable efficacité." Lire-Magazine littéraire
30 prêts - 120 mois
Fortuna est la vaste propriété où vivent les recrues de la Kommune, une structure communautaire dominée par la figure de Kong, ancien instituteur devenu gourou. Dans cette presque forteresse séparée de la campagne autrichienne par de hauts murs, on prône en ces années 1980 un mode de vie alternatif, renversant capitalisme et famille nucléaire, encourageant la libération par la pratique artistique. En réalité, dans ce monde clos, Kong règne par un mélange de séduction et de punition, soumettant ses disciples à une hiérarchie arbitraire où la place de chacun peut basculer à chaque instant.
Dans ce lieu qu'elle n'a pour ainsi dire jamais quitté, une petite fille, Loly, joue son existence avec toute la gravité des enfants, sa propre place dans le système reflétant celle de sa mère Ariane, l'une des premières adeptes de Kong, qui s'est trouvée progressivement déclassée et séparée de sa fille.
Avec une grande finesse, Georgia Doll fait le portrait d'une enfant qui prend peu à peu conscience des jeux de pouvoir qui l'entourent tandis que sa mère se débat dans un interminable conflit de loyauté. C'est aussi l'histoire d'un attachement, celui d'une fillette et d'un petit garçon, qui luttent ensemble pour rester eux-mêmes.
Un premier roman qui sans rien concéder à l'esthétique de la violence interroge le consentement à la tyrannie, les mécaniques sectaires mais aussi les ressorts intimes qui conduisent certains individus à en refuser le joug.
30 prêts - 2555 jours
Automne 1943, Bendejun, petite bourgade sur les hauteurs de Nice. Jean Costa, couturier prodigieux d'origine juive, se terre dans la ferme familiale de son amant, Aldo Borzone : alors que les autres Costa ont fui Nice dès l'arrivée des troupes allemandes en septembre 1943, Jean est contraint d'attendre le bada, une somme d'argent qui lui est due après la vente de sa maison de couture. Un matin d'octobre, Jean apprend que son débiteur, grand ponte de l'industrie du vêtement à la solde de Vichy, lui propose de le rejoindre pour lui restituer la somme. Jean peut-il lui faire confiance ?
En parallèle de sa réflexion, qui s'étend sur une seule journée d'octobre, se tisse une toile sophistiquée de flash-backs qui nous font voyager à travers l'Europe entre 1890 et 1940 sur les traces de trois familles, dont les racines essaiment entre l'Algérie, l'Italie, la Pologne et le sud de la France et convergent vers Nice. On apprend ainsi à connaître Jean, jeune homme à la personnalité aussi secrète qu'indécise, se laissant porter par les événements, mû par sa seule passion pour la couture et par la foi inébranlable en sa baraka.
À la faveur de ces trajectoires entrecroisées, c'est toute l'histoire de la France de la première moitié du XXe siècle, des grandes migrations et des identités en souffrance. Grâce à un cadre narratif tiré au cordeau et à une langue très pétillante, destins et caractères humains se profilent avec ampleur, jusqu'au dénouement à la puissance tragique.
25 prêts - 3650 jours
De nos jours, dans une station de ski en hiver. Tout le monde attend la neige qui tarde à tomber. Yann, un jeune homme d'une vingtaine d'années, interrompt ses études de médecine pour venir travailler comme saisonnier. Il a été recruté par Hans, qui dirige le vieil hôtel hérité de son père et qui commence à subir comme les autres les conséquences de l'absence de neige. Tandis que peu à peu la station se vide, les deux hommes décident de rester.
Roman d'apprentissage poétique et intime, Hors saison restitue avec justesse le sentiment du temps suspendu dans la station déserte et les incertitudes du désir. Les personnages entretiennent un rapport sensible aux paysages et aux autres, alors que la nature entre peut-être dans un cycle de dérèglements inéluctables.
25 prêts - 3650 jours
Décembre 1941. René Blum est arrêté à son domicile parisien avec le concours de la police française, au cours d'une vaste rafle de notables de confession juive. Il est déplacé des camps d'internement français à celui d'Auschwitz, où il perd la vie.
Frère cadet de Léon Blum, la grande figure du Front populaire, René Blum est un homme de son temps, au service des arts. Tour à tour journaliste et critique à la Revue blanche et à Gil Blas, il fut aussi directeur artistique de casinos et du théâtre de Monte-Carlo - où il succéda à Diaghilev à la direction des Ballets russes. Il fréquenta aussi bien les écrivains que les peintres et les musiciens avant-gardistes. Profondément humaniste et courageux, il mena pourtant une vie de famille chaotique.
Un premier roman riche, passionnant, qui nous fait découvrir les multiples facettes de ce personnage historique méconnu dont l'engagement pour son pays fut considérable.
25 prêts - 3650 jours
Quatre ans après un avortement clandestin, Jeanne Blade se décide enfin à consulter. L'opération est devenue inévitable. Malgré cela, rien ne lui échappe des manières paternalistes du professeur d'obstétrique : le ton est donné de ce premier roman, ironique, distancé et toujours un brin narquois. C'est que Jeanne n'a pas le caractère d'une victime. À sa sortie de l'hôpital, le chirurgien lui annonce pourtant que sa stérilité serait bientôt irréversible.
La narration ne nous dira rien de sa réaction. On la retrouvera, bien plus tard, en grande conversation avec la Mêle-Brin, un esprit picard désinvolte et sourcilleux, avec qui elle entretient des relations mouvementées, épisodiques et imaginaires. Elle lui raconte son retour en France après une longue absence et son engagement dans les luttes féministes des années 1970. Et aussi sa rencontre avec un juriste algérien exilé, avec qui elle forme le projet d'avoir un enfant.
Portrait pudique et au cadrage serré d'une femme libre, ce premier roman fait également résonner l'esprit, les élans et les drames d'une époque - la question de la procréation et, d'autre part, le silence régnant sur la guerre d'Algérie - que Jeanne scrute avec une impatience non dénuée de préjugés, et surtout avec une insatiable curiosité.
40 prêts - 3650 jours
L'attente, quand on a 17 ans, brûle plus encore que le soleil de Palma - mais attendre quoi ? Un signe de son père, activiste en cavale, qui exige son silence pour échapper aux autorités ? L'aide d'une bande de déserteurs, menaçants et armés, qui défilent dans le salon maternel ? Ou le retour de ce mystérieux agent du gouvernement promettant à l'ado la liberté s'il livre son père ?... Notre héros, lui, a d'autres préoccupations : le surf, les cours, les filles... et ce garçon, Esteban, surgi dans sa vie comme une déflagration. Quand ce nouvel ami lui propose de tout plaquer pour le suivre, son destin bascule. Doit-il trahir son père et abandonner sa mère ? Fuir sans se retourner vers la France et les vagues du Pays basque ?
Vincent Quivy raconte l'adolescence dans un premier roman nerveux et mélancolique, celle d'un garçon qui veut simplement aimer et vivre, libéré du poids de l'héritage familial.
25 prêts - 3650 jours
« L'Illuminatine produit la sensation de jouir tout à coup d'une vigilance à laquelle aucune intrigue ne résiste. »
Illuminatine : une drogue puissante qui a la particularité de faire saillir dans l'esprit du consommateur la vérité cachée, jusqu'à renverser tous les narratifs sur lesquels repose la société. Une véritable arme de guerre pour un groupe de survivalistes reclus dans un bunker au fin fond d'une forêt.
En s'aventurant sur cette terra incognita, le narrateur de ce roman, qui s'est juré d'achever un livre sur lequel il travaille depuis des années, est certain de trouver parmi ces gourous de la paranoïa de quoi alimenter son projet.
Mais dans un monde où la maladie du soupçon a remplacé l'esprit de révolte, comment ne pas passer de l'autre côté de la barrière?
Avec une impertinence ravageuse teintée de mélancolie, le premier roman de Simon Bentolila ausculte les névroses contemporaines et le repli d'une société obsédée par le complot et la conspiration.
30 prêts - 120 mois
« Je peux dire, très précisément, quand j'ai rencontré Rachid Taha pour la première fois. C'était il y a quatorze minutes. Soit trois mois, treize jours et huit heures après sa disparition. »
Lorsque la star des années 1990 lui demande d'annoncer sa résurrection au monde entier, Mehdi voit basculer son quotidien bien rangé de père quinquagénaire et divorcé. En échange de son aide, le chanteur défunt exaucera le voeu de son choix. Fortune ? Gloire ? Beauté ? Mehdi, professeur de latin reconnu, préfère demander un manuscrit disparu de Cicéron, pour lequel il nourrit une étrange obsession : La Consolation. Mais quel tourment cherche à apaiser cet homme qui voit des fantômes ?
A la fois mordante et poétique, l'écriture de Mehdi Ouraoui met en scène de façon drôle et bouleversante le combat picaresque d'un homme ordinaire confronté à des événements extraordinaires.
Ancienne plume politique, Mehdi Ouraoui signe avec Mon Fantôme son premier roman.
30 prêts - 60 mois
Avec La Version, Debora Levyh nous entraîne à la rencontre d'un peuple imaginaire et insaisissable. Observation poétique de leur artisanat, leurs coutumes, leur rapport au temps et à l'écriture, ce récit aux accents anthropologiques nous plonge avec inventivité au coeur d'un groupe d'individus en mue perpétuelle, chez qui la notion d'identité n'a pas de valeur.
La description de cette mystérieuse communauté est aussi l'occasion pour Debora Levyh de proposer une fine analyse sur la question de la traduction, et plus particulièrement sur la difficulté à parler d'une culture dans une langue qui n'est pas la sienne. Au-delà de sa force descriptive, ce premier roman brille par l'étrangeté de sa poésie, où l'onirisme côtoie des visions surréalistes aussi déroutantes que fascinantes.
Debora Levyh est née en 1988. Après s'être dédiée à l'architecture, elle fabrique des installations et des fictions non-narratives. Elle s'intéresse aux communautés de pratiques, aux formes possibles du vivant, aux sensorialités non-normatives, aux indicibles et aux non-dits, aux effets psychotropes de la parole, à la matérialité concrète du langage. Elle travaille seule, en duo (Les Aethers) et en collectif (Prairie permanente). Elle vit à Bruxelles, et voyage le plus souvent sans se déplacer.
30 prêts - 1825 jours
"Dans le noir, la monstre fait même peur aux loups enragés sous mon lit sauf que je ne peux pas m'enfuir de ma peau.
Je veux que quelqu'un la tue mais personne ne la voit.
Je veux qu'elle meure mais je ne sais pas comment elle s'appelle.
Je cherche son nom partout."
La folie qui parcourt ce roman électrise par sa brutale justesse et la sauvagerie poétique de son regard sur le monde.
25 prêts - 3650 jours
Aléa la guérisseuse vit dans une cavité de roche et, initiée au monde sauvage, soulage les maux de ceux qui la consultent. Eléanore, adolescente de province, s'engage sur les routes d'Europe pour fuir une vie de soumission muette et la tyrannie qui condamne les filles à être sages. Mksheta la conteuse, depuis une caravane de marchands ou au coeur du harem du sultan, charme son public de ses histoires. Entre elles circule un étrange objet : une dent scellée dans de l'ambre, relique convoitée à travers les âges. Parce que toutes trois empruntent des chemins de traverse, le récit officiel tente d'en faire des saintes, des putains ou des folles pour mieux contenir leur puissance et réécrire leur histoire. Leur voix, forte, dangereuse et mystérieuse fait trembler les hommes. La Dent dure est un conte féministe qui entremêle le destin de ces héroïnes, toutes liées au fil des siècles par un curieux talisman. De la Perse antique à la France contemporaine, ce premier roman fougueux nous fait entendre leur voix qui gronde et grandit tel l'écho irrépressible de la liberté des femmes.
25 prêts - 3650 jours
Mariée et mère de trois enfants, Lucie a tout pour être heureuse. Alors qu'elle vient d'emménager et a pris soin de ne pas communiquer sa nouvelle adresse, les fantômes du passé frappent à sa porte. Victime d'humiliations et de violences infligées par ceux qui devaient la protéger durant son enfance, Lucie a dû se battre pour exister. Convoquée chez un huissier, elle apprend que ses parents réclament le droit de voir ses enfants. Afin de mettre ces derniers hors de danger, elle sollicite l'aide de ses amis et de ses proches. Au gré des attestations qui lui parviennent ressurgissent de douloureux souvenirs. Bien décidée à protéger ceux qu'elle aime, Lucie va devoir faire face à un implacable engrenage judiciaire, révélant au passage de terribles secrets de famille.
Déchirer le grand manteau noir d'Aline Caudet est un roman poignant qui dénonce les violences physiques et psychologiques. C'est aussi la chronique d'une patiente reconstruction de soi grâce à l'amitié, la solidarité et l'amour sans faille de héros ordinaires.
25 prêts - 3650 jours
Une nouvelle monitrice vient d'arriver au club !
Le club équestre des Rivières est un véritable sanctuaire pour Aby, Charlie et Lou. Mais entre l'arrivée d'une nouvelle monitrice aux méthodes un peu étranges et la venue de camarades de classe d'Aby, c'est l'équilibre de ce petit monde qui est menacé. Aby ne l'entend pas de cette oreille ! Avec l'aide de Lou, la jeune fille va tout mettre en oeuvre pour protéger son cocon. Charlie, qui au contraire apprend à gagner en autonomie, compte sur l'équithérapie pour tenter de redonner confiance à son amie. Lou et Charlie parviendront-elles à aider Aby à accepter ces changements et à s'affirmer ?
Un roman d'équitation tendre, moderne et résolument féministe.
30 prêts - 2190 jours
"Je ferai virer de l'argent, de quoi payer pour le petit, jusqu'à ce qu'il soit en âge de travailler. Mais ça sera à partir d'un compte anonyme. Il ne devra jamais savoir d'où vient cet argent. Peut-être qu'il voudra me chercher plus tard. Du coup, il vaudra mieux lui dire que je suis parti en Amérique, et que je suis mort là-bas."
Né à Évreux pendant la guerre, d'une mère adolescente et d'un père collaborateur, Léon apprend dès l'enfance la loi du plus fort. Au fil des ans, il se consume de passions louches. Proxénétisme, fraude, meurtre, trafics en tout genre : les méthodes de Léon n'ont pas de limite et le mènent à la prospérité. Ses actes provoquent des dommages irrémédiables dans la vie de ses proches, en particulier celle de ses enfants, qu'il n'a jamais reconnus.
L'emprise tentaculaire de Léon sur Évreux affecte un réseau de personnages qui, au gré des décennies, en constitue le portrait collectif. Comme dans une tragédie grecque, c'est au prix de bien des vies brisées que pointe enfin l'espoir, et que se rompt la spirale du vice.
25 prêts - 3650 jours
Une petite ville, un soir de mars. Voyant que son mari tarde à revenir du travail, Élisabeth L. se surprend à imaginer sa vie sans lui : un appartement mieux chauffé, aller au lit quand ça lui chante. Mais Charles arrive, le visage sombre sous son chapeau. Thérèse, leur fille, rentre à son tour, broyée par un chagrin d'amour. Le repas est prêt, on passe à table. Nous sommes en 1929.
Dans ce premier roman, Catherine Colomb affûte sa plume, ce style unique qui lui vaudra admiration et reconnaissance. À l'ironie cruelle qui n'épargne aucun de ses personnages répondent des images poétiques qui soulèvent tout le texte. En trois chapitres et autant de saisons, elle brosse le portrait drôle et tendre d'une famille terriblement normale où les rêves des uns entravent ceux des autres.
Catherine Colomb (1892-1965) est, avec Alice Rivaz et Corinna Bille, l'une des écrivaines majeures du XXe siècle en Suisse romande. Depuis son premier roman, Pile ou face, passé presque inaperçu à sa publication en 1934, et jusqu'à son dernier livre, Le Temps des anges, publié chez Gallimard en 1962, Colomb ne cesse d'explorer un univers qui lui est propre, tendu entre les mesquineries humaines et les lois de la mémoire - un monde où la nature a toujours le dernier mot.
30 prêts - 1825 jours