«On ne choisit rien, on ne fait que mettre ses pas dans le chemin tracé, on accomplit toujours ce que l'on est.»
C'est dans l'euphorie d'un monde à reconstruire, en 1924, qu'Irène rencontre Georges. Elle est serveuse, il est menuisier aux studios de cinéma, et ressemble à s'y méprendre à Rudolph Valentino, ce qui en chavire plus d'une. Le temps d'une valse sur les bords de Marne, ils tombent amoureux.
Leur fille aînée, Arlène, fera partie pendant son enfance du carré magique : à ses côtés, il y aura Daniel, qui se destine à Saint-Cyr, et Thomas et Marie, les jumeaux de bonne famille. Ils sont inséparables. Mais Arlène n'est pas comme eux. Malgré son humble extraction, elle va s'évertuer à être l'une des premières femmes ingénieurs atomiques en France.
Ce qui n'est pas sans embûches. Ce qui n'est pas sans sacrifices.
Chassé-croisé d'amours éperdues, de destinées funestes et de rendez-vous manqués sur fond de bouleversements sociaux et politiques, À dieu vat est aussi l'épopée d'un siècle : celui d'une jeunesse fracassée par trois guerres successives, des filles qui voulurent échapper à leur condition, et des gens modestes qui eurent de l'ambition.
30 prêts - 120 mois
Alia est lycéenne, elle habite Tanger. Chaque jour, elle réalise que son corps dérange dans les rues qu'elle emprunte - elle est déshabillée du regard, sifflée, suivie. Tandis que ses parents croient la protéger en lui conseillant d'être plus discrète, l'adolescente refuse cette injonction à l'invisibilité et veut comprendre les raisons du désir masculin. Alors, Alia commence à se prendre en photo. Dans le secret illusoire de sa chambre, elle pose, s'allonge, se cambre, observe ce corps que les hommes guettent.
Si Alia aime secrètement un garçon plus âgé qu'elle, c'est dans les bras de Quentin, un expatrié français de sa classe, qu'elle tombe finalement. Mais loin du fantasme de ses mèches blondes et de quelques accords de guitare, elle découvre que la liberté n'a que peu de poids face à la réputation d'une femme. Pour s'être refusée à Quentin, ses photos se retrouvent sur internet. L'article 483 du Code pénal marocain, condamnant à l'emprisonnement toute forme d'outrage public à la pudeur, ne lui laisse dès lors pas d'autre choix que la fuite. Alia fait de Lyon sa ville d'exil, travaillant comme serveuse dans un restaurant sur la Saône. Désormais réduite à n'être qu'une Arabe aux yeux des Français, elle est finalement rattrapée par le visage de Quentin qui menace de la faire sombrer dans la folie. Devra-t-elle à nouveau tout quitter pour survivre ? Quitter son pays, sa ville, son corps, partir si loin qu'elle doute à présent pouvoir un jour revoir Tanger...
Le premier roman de Salma El Moumni raconte le pouvoir destructeur du regard des hommes. De sa plume acérée, la jeune romancière marocaine explore la question du désir, de la dissociation et de l'impossible retour. Une entrée fracassante en littérature.
30 prêts - 60 mois
« Comédie d'automne constitue le sixième et dernier épisode de « La vie poétique ». Je travaillais au kiosque quand « le tournant de la rigueur » nous a précipités dans une course à l'argent. Parmi les habitués se trouvait un homme d'une soixantaine d'années, Albert, dont j'appris au fil du temps qu'il était rentier, d'où son intérêt pour la seconde édition du Monde et des cours de la bourse. Spécialiste de Stendhal, il sera mon premier lecteur, et un conseiller avisé. Il est un des trois personnages centraux du livre. Avec ma mère qui ne vit pas d'un bon oeil la parution des Champs d'honneur, et encore moins l'attribution à son fils du prix Goncourt. Ce qui nous amène à cette « comédie d'automne ». On pourrait croire que le prix récompense le seul mérite d'un livre. Ô naïveté, les arcanes de l'édition ne fonctionnent pas sur des critères aussi élémentaires. C'est oublier les intérêts économiques, les rivalités, les ambitions, de sorte que les jurés du prix, dont la probité aux yeux de la presse était sujette à caution, furent très contents de pouvoir l'attribuer à un innocent n'ayant rien à voir avec le milieu, qui plus est auteur d'un livre paru aux très austères et vertueuses Éditions de Minuit. L'entreprise de blanchiment était parfaite. Le troisième personnage crucial, car c'est par lui que le livre existe, c'est l'éditeur. Moins détaché qu'il n'y paraît. Et le narrateur ? Tout d'abord spectateur, venant d'une époque où ce genre de prix était discrédité, il assiste depuis son kiosque à cet étrange ballet de journalistes, de curieux, de rumeurs, de caméras de télévision, sans se sentir vraiment concerné. Le moment venu, ce ne sera pas aussi simple. Mais c'est bien grâce à ce livre qu'il fit la connaissance de deux hommes merveilleux : Bernard Rapp et Robert Doisneau. Ensuite, ce n'est plus la même histoire. »J.R.
30 prêts - 60 mois
Premier roman limpide et frappant de sincérité, Père éperdu suit le voyage intérieur accidenté d'un père vers son fils et dresse le portait touchant d'un homme face à ce qu'il est censé être : acteur de sa vie, maître de ses émotions. Au gré d'une journée de retrouvailles et de souvenirs, où la quête d'une paire de gants prend des airs d'odyssée, Daniel Gustafsson sonde les incertitudes et les émois d'une paternité à réinventer. Traducteur suédois de Péter Nádas et Laszló Krasznahorkai, il prouve ici qu'il est déjà passé maître dans l'art de saisir les frémissements de l'âme.
30 prêts - 2555 jours
« J'ai vécu des mois avec ces personnes. J'ai essayé de les comprendre. Tous m'ont ému. Je me suis pris à extrapoler leurs vies pour leur accorder le droit au romanesque. Il était une fois... »
Enfin ils parlent. Ils osent exposer leur ressentiment, s'ouvrir aux autres, sortir le mal-être de leurs tripes. Gagnés par un courage collectif, ils partagent leurs faiblesses, dévoilent ces sentiments jugés honteux et trop longtemps refoulés. Depuis des années, ils vivent arc-boutés contre une société idéalisée de winners individualistes qu'ils ont chacun, à un moment de leur vie, espéré rejoindre. Les plus aisés ont construit des piscines et acheté des voitures, les plus pauvres espèrent des logements sociaux et beaucoup d'entre eux croulent sous les dettes des crédits à la consommation. Ce jour-là, sous le toit en bois de palettes recyclées, les masques tombent.
Après une carrière de grand reporter, Frédéric Brunnquell est auteur-réalisateur de documentaires. Ses films ont reçu de nombreux prix en festival. Attaché à donner la parole aux oubliés de notre société, il a précédemment écrit Hommes des tempêtes, salué par la presse et trois fois primé. Le Bûcher des illusions confirme son talent.
30 prêts - 120 mois
Russe : un mot qui charrie son lot de fantômes, de mythes, de tourments.
Qu'y a-t-il à sauver ?
Dans ce récit d'émancipation, Diana Filippova dresse un portrait sans concession de la Russie contemporaine, et, comme en miroir, de la France et d'elle-même.
Naître dans l'illusion de la grandeur et porter la chute dans son corps, se révolter contre ses origines et s'y cogner sans cesse, chercher refuge en politique et le trouver dans l'écriture : Diana Filippova se met en quête d'une Russie qui n'a jamais existé, si ce n'est dans les romans et les terres d'exil.
C'est l'histoire d'une femme russe qui, depuis sa plus tendre enfance, a décidé de ne plus l'être. C'est l'histoire d'une écrivaine française qui renoue avec les merveilles et les vices d'un héritage vivant dans les livres comme dans sa vie.
Née en 1986 à Moscou, romancière et essayiste, Diana Filippova est notamment l'auteure de Technopouvoir (Les Liens qui Libèrent, 2019) et d'un premier roman, L'Amour et la Violence (Flammarion, 2021). Elle ranime ici le cadavre de la Russie des écrivains proscrits : une Russie métissée, humaniste et lucide.
30 prêts - 120 mois
"J'étais - je suis - hors d'haleine, bête en course. Qui brise mon élan me blesse, qui l'arrête le mutile, qui me retient l'achève. Qui m'enferme me tue. Je suis animal. Tout est animal en moi, dévoyé."
De l'enfance au coeur de la nature, aux longues errances de la jeunesse, Catherine Poulain, retirée aujourd'hui dans le Médoc, raconte les bêtes, frêles insectes, saumon au ventre ouvert, grands fauves tristes et fauconne borgne. Elle confronte son humanité au silence et à la sauvagerie des animaux, impuissante à les rejoindre, à les accompagner.
"J'ai seulement voulu parler d'une petite fauconne borgne et à travers elle, de tous ces oiseaux partis que j'appelais en pleurant, de la vie que l'on ne peut enfermer, de la liberté fragile du sauvage, du mourir sans nom au bord du chemin ou tué par plus puissant, de cette altérité à tout jamais perdue, part animale, enfuie avec les autres."
25 prêts - 3650 jours
C'est sans entrain que Suzanne, avec mari et enfants, pose ses valises pour quelques semaines de vacances dans la maison de sa belle-famille, en Sardaigne. En tombant amoureuse de l'héritier Signorelli, Suzanne a voulu laisser derrière elle une enfance ordinaire passée dans le sud de la France. Mais la plage privatisée de la côte sarde ne lui fait désormais guère plus envie que celle de Palavas-les-Flots où elle s'est tant ennuyée. Et le vague sentiment de dégoût que lui inspirent ces derniers temps les Signorelli prend une ampleur nouvelle quand, d'un secret à l'autre révélé, elle mesure combien ils contribuent à faire tourner ce monde à l'envers - tout en dépliant joyeusement leur serviette sur cette plage plus inégalitaire que jamais et menacée par la catastrophe écologique. Ne serait-ce pas eux, plutôt que les dizaines de vendeurs ambulants, les véritables marchands de cette plage ?
En mettant en scène une famille d'industriels italiens dont l'histoire embrasse si bien le XXe siècle qu'elle finit par se confondre avec celle du capitalisme, Agnès Mathieu-Daudé livre un roman aussi précis que féroce sur la façon dont les intérêts personnels non seulement ne participent plus à l'intérêt général, mais finissent par se retourner contre ceux-là mêmes qui croient les suivre...
25 prêts - 3650 jours
On se demande souvent ce que l'on ferait à la place de l'autre. Mais à cette question, il est impossible de répondre tant chacun a sa façon de vivre et de penser. Pour Charly Delwart, la question qui se pose plutôt serait : "Que ferais-je à ma place ?"
De situations anodines - répondre à un SMS, aller aux urgences, lire la presse - surgissent des questions fondamentales : ne communiquerai-je à terme plus qu'en émojis ? Que suis-je prêt à faire pour ma survie ? Serai-je un jour un lanceur d'alerte ? Et pour chacune, plusieurs réponses s'offrent à nous.
Charly Delwart a capturé soixante-dix questions et, avec beaucoup d'esprit et d'humour, il les déplie pour former le questionnaire à choix multiple de son existence avec, en filigrane, une question qui nous relie tous : comment mener la seule existence qu'on a ?
25 prêts - 3650 jours
PASCALINE À partir de cette soirée, nous n'avons plus vécu avec Jacob.
LIONEL Non.
PASCALINE Nous avons vécu avec Céline Dion.
LIONEL Nous avons vécu avec la chanteuse Céline Dion dans le corps de notre fils Jacob Hutner.
PASCALINE Oui.
25 prêts - 3650 jours
Les Illusions perdues au temps du Big Data
L'art de la guerre consiste à soumettre son adversaire sans le combattre. C'est ainsi que le père de Victor Laplace s'est fait détruire. C'est ainsi que le jeune Victor espère venger sa mémoire, en s'infiltrant au coeur même du système qui l'a brisé. Sa stratégie est claire : se faire embaucher dans le prestigieux cabinet de conseil que dirige son ennemi, l'approcher pas à pas, l'écouter patiemment dévoiler la recette de ses triomphes, l'accompagner dans son ascension en attendant l'ouverture, la brèche où il pourra s'engouffrer. Une partie d'échecs pour laquelle l'apprenti possède une arme décisive : sa maîtrise des algorithmes et de l'intelligence artificielle.
Car à l'heure où le succès ne répond plus au mérite ou à l'intelligence, mais à d'autres règles sociales qu'on peut traduire en équations, celui qui sait les déchiffrer peut à tout moment renverser le jeu en sa faveur. Mais à quoi devra renoncer Victor Laplace pour parvenir au dernier étage du monde ?
Dans une variation sur le thème des Illusions perdues, teintée d'un esthétisme à la Tom Wolfe, Bruno Markov réinvente le mythe de la réussite individuelle à l'heure des nouvelles technologies. Captivant, émouvant et subversif, Le Dernier Étage du monde offre un grand huit romanesque qui s'empare des questions éthiques les plus brûlantes autour de l'intelligence artificielle et de l'économie de l'attention.
Bruno Markov a travaillé douze ans comme consultant en intelligence artificielle et stratégie d'innovation auprès de grandes banques et d'entreprises du CAC40. Le Dernier Étage du monde est son premier roman.
20 prêts - durée illimitée
En 1740, le vaisseau de ligne de Sa Majesté le HMS Wager, deux cent cinquante officiers et hommes d'équipage à son bord, est envoyé au sein d'une escouade sous le commandement du commodore Anson en mission secrète pour piller les cargaisons d'un galion de l'Empire espagnol. Après avoir franchi le cap Horn, le Wager fait naufrage.
Une poignée de malheureux survit sur une île désolée au large de la Patagonie. Le chaos et les morts s'empilant, et face à la quasi-absence de ressources vitales, aux conditions hostiles, certains se résolvent au cannibalisme, des mutineries éclatent, le capitaine commet un meurtre devant témoins. Trois groupes s'affrontent quant à la stratégie à adopter pour s'en échapper. Alors que tout le monde croyait que l'intégralité de l'équipage du Wager avait disparu, un premier groupe de vingt-neuf survivants réapparaît au Brésil deux cent quatre-vingt-trois jours après la catastrophe maritime. Puis ce sont trois rescapés de plus qui atteignent le Brésil trois mois et demi plus tard. Mais une fois rentrés en terres anglicanes, commence alors une autre guerre, des récits cette fois, afin de sauver son honneur et sa vie face à l'Amirauté et au grand public.
Reconstitution captivante d'un monde disparu, Les Naufragés du Wager de David Grann est un formidable roman d'aventures et une réflexion saisissante sur le sens des récits. Un grand livre par l'un des maîtres de la littérature du réel.
30 prêts - 2190 jours
« Un tour de force. » Los Angeles Times
Dans un Nigéria imaginaire, un mystérieux réseau monnaie, en vue de pratiques rituelles, des organes dérobés à l'hôpital. Le docteur Menka s’en ouvre à son plus vieil ami, Duyole Pitan-Payne, bon vivant, yoruba, ingénieur émérite. Duyole s’apprête à prendre un poste prestigieux aux Nations unies, mais il semblerait qu’on soit déterminé à l’en empêcher. Et si le docteur Menka et Duyole ne savent pourquoi, ils ignorent aussi à quel point l'ennemi est proche et féroce.
Farce littéraire, machination redoutable et réquisitoire cinglant contre la corruption des élites, Chroniques du pays des gens les plus heureux du monde est un grand roman qui signe le retour de Wole Soyinka, Prix Nobel, un des géants de la littérature mondiale.
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Traduit de l’anglais (Nigéria) par David Fauquemberg et Fabienne Kanor.
Né en 1934, Wole Soyinka a été le premier auteur africain à recevoir, en 1986, le prix Nobel de littérature. Il a écrit plus d’une vingtaine de pièces de théâtre, plusieurs anthologies de poésie, des Mémoires, des essais, des nouvelles. Et seulement trois romans, les deux derniers à cinquante ans d’intervalle. En 1965, cinq ans après l’indépendance du Nigéria, Soyinka était déjà une figure connue de l’opposition. Pendant la guerre civile, il fut accusé de complicité avec les rebelles et emprisonné vingt-deux mois. Depuis, sa voix n’a cessé de porter les critiques les plus caustiques à l’encontre des dictatures et de la mauvaise gouvernance de son pays. Ce roman est le fruit de cette longue expérience, l'œuvre d'un immense écrivain.
Auteure de sept romans dont Humus (Gallimard, 2006) et Louisiane (Rivages, 2020), de l'essai La Poétique de la cale : variations sur le bateau négrier (Rivages, 2023), réalisatrice de documentaires, Fabienne Kanor est professeure de littérature et de cinéma à Penn State University. Avec David Fauquemberg, elle a notamment traduit Barracoon de Zora Neale Hurston.
David Fauquemberg est l’auteur de quatre romans très remarqués, dont Nullarbor (prix Nicolas-Bouvier 2007) et Bluff (prix Gens de Mer 2018), et reporter entre autres pour la revue XXI et le magazine Géo. Il a traduit des auteurs aussi divers que Luis Sepúlveda, Tracy Chevalier, Eduardo Halfon, Chanelle Benz ou Nadine Gordimer.
30 prêts - 2190 jours
Hazel est éblouissante.
Hazel est brisée.
Hazel enchaîne les relations d’un soir.
Dans ses veines coulent le vitriol et la fureur.
Et puis.
Et puis, elle rencontre Ian.
Elle, princesse du cynisme, décide de croire en cet amour qu’elle n’a vu que sur les comptes Instagram de ses copines, triptyque coup de foudre/mariage/compte-joint.
Au rythme du Paris nocturne et des fumoirs de boîtes de nuit, ces deux trentenaires se télescopent dans une histoire d’amour toxique. Jusqu’à sa fin, inattendue.
« Un coup de foudre entre eux ? Non, c’était une collision. »
Une héroïne d’exception, comme sortie d’un épisode de Vernon Subutex. Avec une écriture entre élégance et tranchant d’une lame de rasoir, ce roman interroge les contradictions d’une époque et bat en brèche les recommandations de « bonne conduite » féministe.
Sarah Koskievic est journaliste. Après plusieurs années passées à New-York, à Miami, à Tel-Aviv, elle est aujourd’hui la directrice de production éditoriale de « Transfert » (Slate.fr), l’un des podcasts les plus écoutés en France. Après La Meute (Plon, 2019), Hazel est son deuxième roman.
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Entre Richard Powers et William Gibson, un roman virtuose sur l'intelligence artificielle (IA)
Le surnom de « reine des glaces » colle à la peau de Christa Cristofersson, une ingénieure renommée de la Silicon Valley. Au-dedans, pourtant, elle vibre intensément. Mais l'émotivité est un luxe qu'elle ne peut se permettre.
Elle dirige une entreprise de biotechnologies, maudit le jour où elle a rencontré son ex-mari, tente d'élever du mieux possible ses jumeaux, se bagarre avec son vieux bougon de père qui tempête contre notre monde de technologies déshumanisantes et, de temps en temps, elle rend visite à sa mère qui végète dans un hôpital psychiatrique.
Au hasard d'un test génétique, Christa découvre que toute sa mythologie familiale repose sur une erreur. Sa mère ne l'a pas abandonnée à la naissance pour une quête de plaisirs superficiels, mais a en réalité sombré à cause d'une maladie jamais diagnostiquée : une dégénérescence neurologique qui la prive de l'accès à ses émotions.
Christa est porteuse du même gène altéré et, potentiellement, de la même maladie incurable. Seule la présence à ses côtés d'un compagnon qui la connaîtrait intimement au point de pouvoir stimuler ses souvenirs et ses circuits émotionnels pourrait retarder l'échéance.
Christa ne croit pas en l'existence de l'âme soeur, mais elle croit en la science, alors, cette âme-soeur, elle va la créer.
Avec Au-dedans, Yannick Grannec affronte une des plus grandes préoccupations contemporaines. S'il ne convient pas de la nommer ici, on peut suggérer que l'ombre de Mary Shelley plane sur ce roman visionnaire.
Yannick Grannec est designer industriel de formation et passionnée de sciences. Elle vit à Saint-Paul-de-Vence. Son premier roman, La Déesse des petites victoires, a reçu le Prix des libraires 2013 et le Prix Fondation Pierre Prince de Monaco. Le Bal mécanique (2016) et Les Simples (2019) ont ravi la critique comme les lecteurs. Au-dedans est son quatrième roman.
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« Qu'il soit de chair, de vie ou de mort, le désir fait chanceler nos certitudes et nos acquis, bouscule nos habitudes. »
Un roman hypnotique, audacieux et virtuose.
Paul dirige le service de médecine légale d'un grand hôpital dans le sud de la France. Tout semble lui avoir réussi : il a une belle situation, une épouse attentionnée, médecin tout comme lui, deux beaux enfants, etc. Pourtant, il ne s'est jamais senti à sa place et tente d'oublier son mal-être en plongeant en pleine mer.
Il va avoir 50 ans mais pense depuis toujours ne pas les atteindre et mourir à 49 ans, comme sa mère. La nuit de son anniversaire, il est appelé en urgence sur les lieux d'un accident. Il est très vite persuadé que le corps qu'il va découvrir est celui d'Alma, une jeune psychiatre qu'il a rencontrée il y a un peu moins d'un an et qui a disparu depuis trois mois. Durant le trajet en voiture qui le mène vers le ou la défunte, il tente de saisir sa propre histoire mais également celle de sa rencontre avec la jeune femme, rencontre bouleversante, bien au-delà de la passion amoureuse.
Ces souvenirs alternent avec la voix d'Alma qui, tel le contrepoint d'une fugue musicale, prend la parole et revient sur les mois qui ont précédé sa disparition et sur ce qui l'a submergée autant que Paul.
Hadia Decharriere est née en 1979. Syrienne, elle partage sa petite enfance entre Cannes et Damas. Son père disparaît en 1985 et sa famille s'installe à Paris. Chirurgien-dentiste et titulaire d'une licence de psychologie, elle est l'auteure de deux romans, Grande section (Lattès, 2017) et Arabe (Lattès, 2019). Formol est son troisième roman.
20 prêts - durée illimitée
Dans un monde à bout de souffle, l’économie s’effondre et les grandes villes se vident, relâchant sur les routes des familles à la recherche de protection et de nourriture. Elie, ses parents et Calme, une amie d'enfance désormais orpheline, s'installent à Massat, au coeur d'une vallée des Pyrénées, protégée depuis longtemps de la folie du monde. Les gens y vivent d'entraide et de troc. Il y a un maire, de l'eau potable et un peu d'électricité.
Elie rejoint la Milice, le services d'ordre formé par les jeunes, tandis que Calme plonge dans la forêt. Et, peu à peu, deux mondes vont s'affronter : la Nature et les humains, incapables de se libérer de leur violence.
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David est metteur en scène de théâtre. Il apprend un matin que sa future mise en scène de La Tempête de Shakespeare ne se fera pas. Ce revers, le dernier d'une longue série, le plonge dans une profonde crise existentielle. Seul espoir à l'horizon : il doit garder sa fille car la crèche est en grève. David va lui jouer sa mise en scène de La Tempête.
À quoi servent les artistes ? À quoi sert l'art ? À quoi servent ceux qui ne font pas des métiers sérieux ? Que laissent-ils à leurs enfants, à nous, aux autres, au monde, sinon le plus précieux des cadeaux : l'étoffe des rêves ?
30 prêts - 2190 jours
« La religion avait été éliminée de ma vie depuis l’enfance et j’avais cultivé à sa place une grande foi en l’amour. »
Elle ne respire que pour cela : tomber amoureuse, ressentir la pulsation, le désir. Ses rapports tourmentés avec les hommes ne l’empêchent pas d’y croire encore. Elle attend. Quand elle aperçoit Ciaran, elle est d’abord frappée par sa beauté, puis il lui inspire une tendresse inhabituelle. Elle plonge dans cette histoire comme on tombe dans une addiction. Megan Nolan nous fait vivre cet amour au plus près des corps, des ajustements qu’on croit anodins, des mensonges et des illusions qu’on se raconte pour tenir.
Récit d’une relation dévastatrice, Plus jamais explore les ambivalences et les traumas d’une femme et, au-delà, de toute une génération qui essaie de réinventer l’amour.
Née en 1990 à Waterford, en Irlande, Megan Nolan est écrivaine. Plus jamais, son premier roman traduit dans de nombreux pays, l’a imposée comme la révélation de la littérature irlandaise, dans la lignée de Sally Rooney.
Traduit de l’anglais (Irlande) par Madeleine Nasalik.
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"Entre mon métier d'écrivain et celui de manoeuvre, je ne suis socialement plus rien de précis. Je suis à la misère ce que cinq heures du soir en hiver sont à l'obscurité : il fait noir mais ce n'est pas encore la nuit."
Voici l'histoire vraie d'un photographe à succès qui abandonne tout pour se consacrer à l'écriture, et découvre la pauvreté. Récit radical où se mêlent lucidité et autodérision, À pied d'oeuvre est le livre d'un homme prêt à payer sa liberté au prix fort.
25 prêts - 3650 jours
"En quelques trimestres j'avais tourné casaque. Les Français m'évitaient, avertis par leurs parents des risques de mauvaise influence qu'ils couraient à me fréquenter. Pire, mes bulletins scolaires, ombre bien obscure, me qualifiaient de décadent et d'insolent. Devenu inapte à représenter ma classe, je laissai les professeurs m'achever lors du dernier conseil de l'année. On comparait mon apogée scolaire à la Renaissance ; un bon souvenir qui ne reviendrait jamais."
Placé à l'Aide sociale à l'enfance dès son plus jeune âge, Skander est un garçon curieux de tout, passionné par la lecture. Mais son destin bascule lorsqu'il atterrit à Courseine, en banlieue parisienne, chez la redoutable Madame Khadija. Au collège, il est entraîné malgré lui par les jeunes du Grand Quartier, qui abolissent sa boussole morale. La rue devient son royaume, et l'éloigne chaque jour davantage de ses rêves d'enfant...
Avec Les conditions idéales, Mokhtar Amoudi signe un roman d'apprentissage au charme irrésistible.
25 prêts - 3650 jours
Maria, jeune libraire habitant à New York, porte un prénom féminin depuis quelques années seulement. Depuis qu'elle a eu le courage de fuir la ville paumée de Pennsylvanie où elle a grandi. Depuis qu'elle s'est enfin affranchie du corps assigné à sa naissance pour vivre en tant que femme, au grand jour. Cependant, malgré sa transition si libératrice, Maria ne peut s'empêcher de sentir que sa vie lui échappe. C'est alors que sur un coup de tête, elle décide de prendre la route, direction le Grand Ouest. Et si partir à l'improviste pouvait lui permettre de mieux se retrouver ?
Premier roman devenu culte aux États-Unis, Nevada nous embarque dans un foisonnant et explosif voyage intérieur qui explore toute la complexité d'une transition, avec sensibilité et mordant.
25 prêts - 3650 jours
Quatre ans après un avortement clandestin, Jeanne Blade se décide enfin à consulter. L'opération est devenue inévitable. Malgré cela, rien ne lui échappe des manières paternalistes du professeur d'obstétrique : le ton est donné de ce premier roman, ironique, distancé et toujours un brin narquois. C'est que Jeanne n'a pas le caractère d'une victime. À sa sortie de l'hôpital, le chirurgien lui annonce pourtant que sa stérilité serait bientôt irréversible.
La narration ne nous dira rien de sa réaction. On la retrouvera, bien plus tard, en grande conversation avec la Mêle-Brin, un esprit picard désinvolte et sourcilleux, avec qui elle entretient des relations mouvementées, épisodiques et imaginaires. Elle lui raconte son retour en France après une longue absence et son engagement dans les luttes féministes des années 1970. Et aussi sa rencontre avec un juriste algérien exilé, avec qui elle forme le projet d'avoir un enfant.
Portrait pudique et au cadrage serré d'une femme libre, ce premier roman fait également résonner l'esprit, les élans et les drames d'une époque - la question de la procréation et, d'autre part, le silence régnant sur la guerre d'Algérie - que Jeanne scrute avec une impatience non dénuée de préjugés, et surtout avec une insatiable curiosité.
40 prêts - 3650 jours
Par appréhension ou par habitude, peut-être par confort, elle n'a jamais quitté la petite ville où elle est née. Pourtant, le quotidien de Tiffanie ne tient qu'à un fil. Deux enfants à charge, un ex-mari en prison, la fatigue qui s'accumule dans son corps d'aide-soignante. Et la violence, sourde, latente, qui explose parfois quand Chris, son fils de quinze ans, perd le contrôle ou quand les copains ont un peu trop bu. Il suffit d'une rencontre avec un nouveau venu le soir du 14 Juillet pour inverser la tendance. En Marvin, Tiffanie trouve un compagnon capable de l'épauler et de gérer ses fils. Un compagnon parfait, sauf aux yeux du cadet, Joris, qui n'arrive pas à lui faire confiance. Mais qui croirait un enfant de sept ans?
Premier roman incisif et vibrant, Tout part à la nuit raconte le déchirement d'une famille prise dans un jeu qui la dépasse.
25 prêts - 3650 jours